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Joie et compassion

Joie et compassion
29 juin 2019 Sandy
Cours de yoga en ligne

Document commenté dans « Bouddhisme et Kum Nyé« , Cours 8: L’esprit d’éveil

 

 Guérir avec la joie

En partant de notre situation actuelle, nous sommes capables de réfléchir sur les types d’expérience externes qui ont façonné le cours de nos vies. Mais nous n’avons probablement pas idée à quel point les années de restriction ont affecté les aspects internes de notre corps – nos sens, nos nerfs, nos organes et systèmes circulatoires –, et peut-être même les manières avec lesquelles notre esprit fonctionne. Bien que notre corps soit une ressource toujours présente de joie et d’accomplissement, nous l’avons négligé pendant longtemps. Peut-être est-ce notre sentiment de propriété qui nous a amené à le considérer comme acquis, et nous l’avons maltraité par la frustration et les soucis. Il souffre probablement maintenant de traumatismes non résolus, cachés dans le passé. Il porte peut-être les cicatrices secrètes de l’agitation et de la colère, des idées bien arrêtées et une tendance à agir de façon irréfléchie. Le corps est bloqué par des nœuds de tension qui coupent le flux des ressentis.

Nous avons maintenant l’opportunité d’ouvrir ces nœuds de l’intérieur et de laisser se libérer les ressentis qui ont été enfermés en eux. Offrant les outils dont nous avons besoin pour une relaxation profonde et une ouverture des champs sensoriels de notre être, Kum Nye nous encourage à toucher les endroits sensibles et à embrasser ces forts ressentis sans peur. En pratiquant ces exercices, nous pouvons développer de la joie, et cette joie a la capacité de nettoyer les résidus douloureux du regret, et de transformer la colère et le ressentiment en expressions positives.

En apprenant le langage de notre corps et de nos sens, nous acquérons une plus grande maîtrise sur les ressentis, les pensées et sur notre style d’expression. À l’âge adulte, nous pouvons expérimenter avec fraîcheur l’ouverture de l’enfance, et faire disparaître la confusion et les associations chaotiques qui semblent être le produit inévitable de nos années de formation. Nous pouvons trouver notre véritable fondement, améliorer la connexion entre les sens, le corps et l’esprit, et créer une nouvelle vie pour nous-mêmes, basée sur une meilleure compréhension de notre propre incarnation. D’une manière dont nous n’avons jamais fait l’expérience auparavant, nous pouvons véritablement ÊTRE.

Tarthang Tulku, « La Joie d’être », Trédaniel, 2018, p.28-29.

 

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Se souvenir de la joie

Les ressentis puissants réveillés par la pratique de Kum Nye peuvent inonder notre être de soulagement et de joie, comme si nous étions en recherche depuis longtemps et que nous rentrions finalement à la maison après un voyage long et difficile. Lorsque cette intensité de ressentis touche le cœur, nous pouvons diffuser davantage le courant de ressentis et le garder vivant dans la mémoire, d’où nous pouvons le rappeler quand nous le voulons. Ensuite, la joie fraîche de l’expérience ne se produira pas seulement par accident, mais elle sera disponible comme une source constante de force spirituelle et de renouveau. Ceci est une pratique thérapeutique que vous pouvez appliquer quand vous voulez.

Ce courant profond de ressentis porte avec lui la douceur de l’intimité et l’éclat radieux de l’amour. Quand nous maintenons cela vivant dans le cœur et l’esprit, l’expérience devient une fête continue, une histoire d’amour avec notre propre chemin spirituel. L’intensité du ressenti transforme notre être : la qualité de notre incarnation est nettement différente, et les relations aux sens, aux pensées, aux personnes dont nous nous occupons, seront probablement considérablement améliorées.

Alors que ce chemin semble peut-être quelque peu égoïste et différent du chemin du bodhisattva, il nous permet de nous relier à nous-mêmes – de trouver notre propre maison et développer nos propres ressources, de devenir ami avec notre propre esprit, notre propre corps et nos propres sens.

Si vous continuez à développer votre pratique, vous serez peut-être un jour inspiré à la partager avec d’autres et ils seront encouragés à travers votre exemple. Si vous souhaitez imiter l’exemple des grands bodhisattvas, vous pouvez commencer par dédier le mérite de votre pratique à tous les êtres, en souhaitant qu’ils puissent également avoir cette expérience.

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Comment nourrir la compassion

Il était une fois un roi indien qui demanda au Bouddha : « Quelles sont les actions les plus méritoires que je puisse faire ? », « Pouvez-vous me donner une instruction ? ». En réponse à ce roi, le Bouddha lui conseilla de souhaiter que tous les êtres se sentent bien, et de leur dédier toutes les actions méritoires effectuées par n’importe quelle personne dans le passé. Suivant le conseil du Bouddha, nous pouvons aussi dédier, pour le bénéfice des autres, n’importe quelles pensées positives et ressentis que nous avons accumulés. C’est une pratique simple et pourtant importante, qui mène vers le développement de la sagesse et de la compassion.

Tant que notre compréhension n’est pas ancrée dans l’expérience, nos mots et gestes ne sont pas vraiment nôtres et ils ne peuvent pas porter beaucoup de mérite. Aussi bien intentionnés que soient nos souhaits, bien que nous ressentions combien ils viennent du fond du cœur, si nous n’avons pas l’expérience du sens de ces phrases, ils ne seront probablement que des conventions sociales améliorées. Mais une fois que nous avons la connaissance, nous pouvons découvrir que nous avons aussi une nouvelle façon de communiquer. Nos mots viennent d’un endroit plus sain, et ils sont plus vrais pour notre être. Plus notre expérience est profonde et signifiante, plus nos souhaits et prières peuvent véhiculer du mérite, et plus ils seront bénéfiques pour les autres.

Un jour, les pratiquants occidentaux comprendront peut-être plus pleinement ce que les gestes de compassion des bodhisattvas signifient. Quel est le sens de leurs larmes et de leurs sourires ? Est-ce que leurs larmes indiquent qu’ils nous voient piégés dans le samsara et souhaitent nous libérer de notre confusion ? Sourient-ils pour nous inspirer avec leurs bénédictions ?

Pour comprendre la totale signification de ces gestes, nous avons besoin d’expérimenter par nous-mêmes ce que signifie être authentiquement un être sans soi, libre des doutes et des incertitudes inculqués par notre conditionnement, et doté d’une compassion sans limite pour toutes les formes de vie. Quand nous pouvons également voir avec un regard de compassion éveillée, nos mots et gestes seront véritablement sincères, bénéfiques pour tous les êtres à tous égards.

Tarthang Tulku, « La Joie d’être », Trédaniel, 2018, p.42-44.