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Ouvrir le cœur et éveiller la compassion

Ouvrir le cœur et éveiller la compassion
26 juin 2019 Sandy

Document commenté dans « Bouddhisme et Kum Nyé« , Cours 8: L’esprit d’éveil

 

Ouvrir le cœur   

[…] La vie semble plutôt vide quand notre cœur est fermé. Nous pouvons lire des livres, demander l’avis des amis et des êtres aimés, ou chercher refuge dans les objets matériels, nous restons anxieux et insatisfaits. […] L’amour est insaisissable et rien ne semble significatif ou digne d’intérêt. […]

Il   y a dans l’océan des rochers qui ont été recouverts d’eau pendant des milliers d’années et pourtant, à l’intérieur, ils restent secs. De même, nous pouvons essayer de nous comprendre en nous immergeant dans des idées diverses et des philosophies, mais si notre cœur est fermé et froid, leur sens réel ne peut réellement nous toucher. Peu importe où nous sommes et ce que nous faisons, si nous ne sommes pas ouverts, nul, même le plus grand des maîtres, ne peut nous atteindre.

Bien que nous soyons adultes, il y a quelque chose de l’enfant en nous. Cet enfant veut grandir, danser, devenir mature, mais il lui manque la nourriture adéquate. La seule manière qu’il connaisse pour trouver la satisfaction est de demander et de saisir. Ainsi l’ego se tient derrière chaque action – il dirige, manipule et possède. […]

Une fois que nous avons clairement reconnu que nos attentes ne mènent qu’à la déconvenue et à la frustration, l’emprise constante ne nous attache plus et nous devenons plus ouverts. Nous pouvons trouver la satisfaction partout – une simple promenade peut nous donner plus de plaisir que tout autre divertissement. Mais avant que notre cœur ne s’ouvre il y a peu d’inspiration, de lumière intérieure et de chaleur pour nous soutenir car nous ne cessons de nous amoindrir. En fin de compte nul ne peut vraiment nous aider tant que nous n’avons pas fait le premier pas ; il faut nous écouter, nous encourager et nous donner confiance en prenant refuge dans notre cœur. […]

Avant de pouvoir écouter le soi intérieur, nous devons apprendre à nous accepter et à nous aimer. En temps voulu, le centre du cœur s’ouvre naturellement et c’est le commencement de la voie de l’ouverture, de la compassion et de l’engagement. Quand les divers centres du corps sont ouverts, nous pouvons découvrir certains signes ou énergies mentaux et physiques qui ont des effets sur les émotions et le système nerveux. Nous pouvons vraiment sentir l’ouverture du cœur et combien nous pouvons communiquer avec lui. […]

C’est dans le centre du cœur que se développe complètement notre nature intérieure. Une fois que s’ouvre le centre du cœur, tous les blocages se dissolvent et un esprit ou une intuition se répand dans tout le cœur de sorte que tout notre être devient vivant. […]

Tarthang Tulku, « La quête de l’harmonie : Ouvrir le cœur », Trédaniel, 2003, p.43-48.

 

Éveiller la compassion

[…] Il est rare que nous nous ouvrions aux autres ; et même quand nous prêtons attention à quelqu’un, souvent cette attention vient du sens du devoir ou d’espoir égoïste de réciprocité.

Mais, quel que soit notre prétexte, nous pouvons apprendre à prendre soin de cette personne craintive et seule que nous sommes. Prendre soin de soi peut être une formidable source de protection contre la souffrance et la frustration. La confiance en soi peut aider à mettre en application notre intelligence et notre connaissance afin de rendre notre vie plus équilibrée et harmonieuse. Par l’éducation de soi et le développement, nous établissons une relation d’amitié avec nous-mêmes ; notre cœur alors s’ouvre naturellement et la compassion survient de l’intérieur. Comme la confiance en soi et l’auto-guérison commencent à se développer, nous montrons de la bienveillance à nous-mêmes et aux autres.

Prendre soin de nous-mêmes n’est pas juste un autre acte égoïste avec un label spirituel. Il est possible de nous donner une réelle chaleur cordiale et un soutien sans être motivé par l’amour de soi car le désir de satisfaction est très différent du fait d’apprendre à prendre soin de soi. Sans la compassion, les pensées et les actions sont basées sur le désir d’une satisfaction égotiste ou égoïste. Mais la véritable compassion, qui est l’antidote de l’ego, surgit d’une attitude humble sans crainte, faite d’ouverture et de générosité. […]

Une fois que nous avons appris à prendre soin de nous-mêmes, nous pouvons apprendre à apprécier la nature précieuse et unique de chaque individu. Nous accueillons chaleureusement et joyeusement les autres dans notre cœur car nous ne sommes plus sur la défensive. Nous voyons aisément quand les autres se lient à nous de cette manière – leurs yeux sont pleins de vie et leurs visages radieux. […]

La compassion est une attitude psychologique saine car elle n’implique pas des attentes ou des demandes. Même si nous ne sommes pas capables d’accomplir grand-chose sur le plan physique, au moins nous pouvons avoir le désir d’être une personne aimante avec un cœur empli de compassion – le souhait d’aider les autres spontanément et sans réserve. Cette attitude ouvre automatiquement notre cœur et développe notre compassion. […]

La compassion est ressentie dans le centre du cœur et la source de la compassion est nos sentiments, notre expérience vivante. Avant que l’énergie positive de la compassion traverse notre cœur, nous accomplissons peu de chose de réelle valeur. Nous occupons simplement notre mental avec des mots creux et des images. Nous pouvons maîtriser diverses sciences ou philosophies, mais sans la compassion nous ne sommes que des érudits creux enfermés dans des cercles vicieux du désir, de l’avidité et de l’anxiété. Il y a peu de sens véritable ou de satisfaction dans notre vie. Mais quand notre énergie est éveillée, les relations avec les autres deviennent saines et sans effort – nous n’avons pas de sentiment de devoir ou d’obligation car tout ce que nous faisons semble naturellement et spontanément « juste ». Comme le soleil qui envoie d’innombrables rayons, la compassion est la source de toute croissance intérieure et de toute action positive. […]

Tarthang Tulku, « La quête de l’harmonie : Éveiller la compassion », Trédaniel, 2003, p.43-48.