La plupart des gens travaillent avant tout pour gagner de l’argent. Bien sûr, le travail répond à d’autres besoins : l’identité personnelle, l’approbation d’autrui, un sentiment de puissance et de maîtrise, l’interaction sociale, et la simple satisfaction d’être affairé. Ces gratifications ont en commun d’être extrinsèques au processus même du travail. Nous travaillons pour réaliser des buts particuliers, mais nous trouvons rarement de valeur dans l’activité même du travail.
Cette façon de travailler est extrêmement appauvrissante. Quand le travail comme activité n’est pas apprécié en tant que tel, nous travaillons rarement avec une joie réelle, ou un sentiment de réalisation. Il y a certes des moments de satisfaction, mais il sont éphémères, ne laissant que le souvenir d’un instant de bien-être.
C’est peut-être pour cette raison que les gens qui ont travaillé dur, et qui ont réussi, pendant de nombreuses années, en viennent à mettre en doute la valeur de ce qu’ils ont fait. Leur effort leur a donné un degré de sécurité matérielle et de confort, mais les a-t-il aidés à se développer en tant qu’êtres humains ? A-t-il approfondi leur sens et identifié leur dessein ? Leur a-t-il permis de se rapprocher du but qu’ils se sont assignés dans la vie ? Ce ne sont pas des questions faciles.
Tarthang Tulku, Maîtrise spirituelle et accomplissement professionnel, p.21-22.
